Interview d'Olivier Baltus

Olivier Baltus

Interview d'Olivier Baltus

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Olivier Baltus, agronome spécialisé dans la gestion des ressources naturelles, a décidé de mettre sa carrière sur pause pour un an. Il en profite pour prêter main-forte à Louvain Coopération et plus particulièrement à notre équipe RDC à Bukavu, qu’il a rejoint voici quelques jours et où il travaille en tant que bénévole durant trois mois. Entretien.

LC : Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

J’ai été diplômé en 1992, en tant qu’ingénieur agronome à l’UCLouvain. J'ai travaillé quelques années dans le monde associatif de la conservation de la nature, puis dans le domaine des intercommunales environnementales, principalement l’assainissement des eaux usées. J’ai ensuite travaillé pour un organisme pararégional dans la sphère de la biodiversité autour du projet Natura 2000. Il y a 4 ans, j’ai rejoint le DNF, le Département Nature et Forêt et plus particulièrement la Direction de la Nature et des Espaces Verts, où je suis notamment en charge des parcs naturels.

LC : Et là, vous souhaitez vous arrêter pour un an…

Oui, ça faisait des années que j'en parlais et il était temps que je passe à l’acte car je n’étais plus trop crédible. Et donc depuis le mois de juillet, je suis en interruption de carrière. Je ne parle pas d’année sabbatique car, contrairement à la signification littérale du terme, je n’ai aucune intention de me reposer, peut-être un peu prier…(rires). J'ai plutôt envie d'être actif en tant que citoyen tout en apprenant et en partageant mes acquis.

LC : Et donc, après quelques expériences de volontariat en Belgique et au Bénin, vous avez maintenant rejoint l’équipe de Louvain Coopération en RDC…

Je suis arrivé à Bukavu mi-mars et suis d’ores-et-déjà intégré à l’équipe, active notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire. C’est un sujet que je ne connais pas particulièrement, mais avec mes années d'expérience et ma volonté, j’espère apporter quelque chose d’utile et de concret.

LC : Vous avez une mission particulière à mener ?

Oui, avec mon nouveau collègue… Olivier, chef de projet, je travaille à la mise en place d’un indicateur d’objectif, précisément sur la méthode CAP - Connaissances, Attitudes et Pratiques - qui vise à évaluer les facteurs personnels qui sous-tendent des pratiques.

Un exemple : il ne suffit pas de mesurer l’accroissement des rendements d’une culture, mais aussi le niveau de compréhension, d’acceptation et d’intégration des conseils techniques des vulgarisateurs. Le questionnaire auquel nous aboutirons permettra d’établir la baseline, soit la situation actuelle de début de projet, pour estimer comment les choses auront évolué à mi-parcours puis dans 5 ans, et évaluer ainsi l’impact des actions de LC sur les populations ciblées. Les enseignements pourront aussi servir à l’élaboration de futurs projets plus en phase avec les réalités sociales et culturelles. Ça, c’est la mission de base et, si j’en ai le temps, je m’intéresserai également à un autre indicateur et à d’éventuels futurs projets de LC visant les populations qui vivent en périphérie d’un parc national près de Bukavu. Ici, on sera plus proche de mon expertise car il s’agirait de trouver des moyens de permettre à ces populations de vivre des ressources de cette aire protégée, sans la mettre en péril.

LC : Visez-vous des objectifs plus personnels ?

Je saisis totalement la chance que j’ai de vivre 3 mois au Congo, cet immense pays dont l’histoire est en partie – tristement – liée à celle de la Belgique. Au-delà des aspects strictement opérationnels et de l’aide que je vais apporter à l’équipe, j’espère vraiment découvrir de l’intérieur ce qu’est la coopération au développement car c’était un peu une frustration pour moi de ne jamais avoir travaillé dans ce domaine. Et puis aussi le fait de rencontrer une nouvelle culture, parler avec les habitants, goûter la nourriture locale, voir les vestiges de la colonisation belge... Même si les déplacements sont restreints pour des raisons de sécurité, je compte aussi aller voir les gorilles de montagne dans le Parc National Cahuzi-Biega, à une cinquantaine de kilomètres de Bukavu. Ça serait vraiment exceptionnel ! Je suis curieux de découvrir le Congo personnellement et de pouvoir m’en faire ma propre opinion, au-delà de ce qu’on peut en entendre dans les médias.

LC : Avez-vous des appréhensions particulières ?

La confrontation à la pauvreté. Je ne sais pas très bien comment je vais gérer cela car je suis une personne très empathique. Mais je préfère essayer de faire ma part modestement, en étant actif. Même si je sais que c’est peu de choses, je tiens à le faire…

Dans quelques semaines, nous retrouverons Olivier pour prendre de ses nouvelles et savoir comment se déroule sa mission.

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